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Tradition liturgique et patrimoine musical
Mikhaïl M. Ossorguine fonde le chœur paroissial (chœur mixte à l’origine), puis le chœur masculin des étudiants de l’Institut de théologie qu’il dirige lors des offices de semaine selon la pratique monastique, à « deux chœurs », en collaborant avec le Métropolite Benjamin (Fedtchenkoff). Dans cette fonction il est aidé également par un étudiant, chef de chœur, Sérafim Alexéiévitch Rodionov. Sous sa houlette, les étudiants apprennent à chanter les textes liturgiques selon les huit tons, harmonisés à quatre voix, directement « sur le livre », sans partition.
Avec Mikhaïl M. Ossorguine, le « kliros » constitue une véritable chaire de théologie. En effet, sur les livres liturgiques, Ménées et Triodes, Mikhaïl M. Ossorguine appose des remarques telles que « comme cela est beau ! » dans la marge ou bien souligne le texte au crayon de nombreux passages qu’il admire en tant que révélateurs de la Vérité. Il devenait en cela, à matines comme à vêpres, un transmetteur de théologie vis-à-vis de ses étudiants !
En complément de cette transmission orale, Mikhaïl M. Ossorguine transcrit de mémoire les mélodies qu'il avait entendues dans les monastères russes avant d'émigrer et les introduit ainsi au répertoire du chœur de Saint-Serge. Ses manuscrits témoignent ainsi de la tradition du chant monastique russe tel qu’il était pratiqué en Russie avant les événements tragiques de 1917.
Manuscrit tropaire de la nativité du Christ
Chant de l'avant-fête de la nativité du Christ, ton 2
Dans son travail de transposition pour le chœur de Saint-Serge d’œuvres composées pour chœur mixte en Russie, Mikhaïl M. Ossorguine bénéficie de l’aide du Docteur Alexandre Porphyriévitch Javoronkov. Pendant la fin des années vingt et les années trente, Mikhaïl M. Ossorguine cède volontiers la fonction de chef de chœur, les dimanches et jours de fête, à des musiciens éminents, tels qu'Alexandre Grigoriévitch Tchesnokov, puis Ivan Kouzmitch Denissov.
De nombreux chants monastiques que Mikhaïl M. Ossorguine a ainsi «rapportés» de Russie ont été publiés dans un recueil édité à Londres en 1962. Celui-ci ( contenant également des œuvres de nombreux compositeurs de la diaspora) occupe une place de choix dans les bibliothèques de partitions des différentes paroisses d’Europe Occidentale et, de nos jours, de Russie.
En tant que chantre, Mikhaïl M. Ossorguine introduisit, lors des matines du Samedi Saint, la « lecture chantée » de la prophétie dite « des ossements » d’Ézéchiel. Ce type de déclamation narrative, rare en Russie, a été ainsi découverte par de nombreux fidèles des paroisses de la région parisienne, qui venaient tout spécialement à Saint-Serge pour écouter Mikhaïl M. Ossorguine l’interpréter. Il donnait à cette lecture un ton dramatique particulièrement apprécié.
Lecture chantée par M. Ossorguine l'ancien de la prophétie d’Ezéchiel (1949)
Parallèlement à ses activités de psalmiste et de chef de chœur, Mikhaïl M. Ossorguine enseigna à l'Institut Saint-Serge de 1930 à 1945 les rubriques liturgiques, discipline pour laquelle il publia un manuel à l’attention de ses étudiants qui fut un guide très apprécié.
Il y enseigna également le chant liturgique. Il organisa et supervisa pendant les années Trente à Paris, des cours destinés aux futurs psalmistes et chefs de chœur des églises de la diaspora russe. Actuellement, l'enseignement du chant liturgique se perpétue.
Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine
Photo famille Ossorguine
Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine est le second fils de Mikhaïl Mikhaïlovitch–l’Ancien. Il est né à la colline Saint-Serge. Toute sa vie a été liée à ce lieu. Le tout premier office célébré dans l'église nouvellement consacrée fut son baptême.
Comme ses deux frères, Nikolaï Mikhaïlovitch profite de l’enseignement pratique dispensé par son père Mikhaïl Mikhaïlovitch – l’Ancien, au « kliros » de l’église Saint-Serge. Il est ordonné lecteur par le Métropolite Euloge Guéorguièvsky en 1939 et sera diplômé de l’Institut de Théologie Saint Serge en 1949.
Nikolaï Mikhaïlovitch ne suit pas d’études musicales mais possède une oreille particulièrement fine et une voix angélique de premier ténor, légère et très pure, « faite pour chanter Dieu ».
En 1950, Nikolaï Mikhaïlovitch prend la succession de son père à la tête du kliros de l’église Saint-Serge. Il y assure les fonctions de psaltiste et de chef de chœur, dirigeant tous les offices célébrés dans l’église.
Interview de Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine sur l'histoire de la chorale Saint Serge, extraits de chants liturgiques (émission radio sur France Musique enregistrée le 27/01/1980, durée 27 minutes)
Il reprend également l’œuvre missionnaire initiée par Léon Zander au milieu des années 30 qui, pour faire découvrir l’Orthodoxie en Europe occidentale, avait constitué un chœur d’hommes afin de réaliser des concerts dans de nombreux pays : Hollande, Suisse, Écosse, Scandinavie….
Dans les années 1970 à 90, ce chœur, élargi à une vingtaine de choristes, enregistre deux disques qui présentent l’essentiel du répertoire choral de la Colline Saint-Serge.